[Note 1] Quoique, du temps d’Hérodote, on regardât cette histoire comme l’ouvrage des Muses, cependant il paraît qu’on n’a mis les noms des neuf Muses à la tête des neuf livres que dans les derniers siècles. On ne les trouve, en effet, jamais cités de la sorte. (L.)
[Note 2] Quand Hérodote parle pour la première fois d’un peuple, il remonte presque toujours à son origine. Il nous apprend ici que les Phéniciens habitaient les côtes de la mer Érythrée (mer Rouge) avant leur établissement dans le pays appelé de leur nom Phénicie. Et, en effet, on voit près d’Hippos, port du golfe d’Ailath, une ville qui avait nom Phœnicum oppidum, ville des Phéniciens. De cette ville aux côtes de Phénicie il y a deux ou trois cents lieues. (L.)
[Note 3] Les vaisseaux longs étaient des vaisseaux de guerre, et les ronds des vaisseaux marchands. Le navire des Argonautes fut le premier vaisseau long, et ce n’était pas cependant un vaisseau de guerre. La distinction ne s’établit que plus tard. (L.)
[Note 4] Les Perses s’attribuaient l’empire sur toute l’Asie, comme on le voit très-clairement, livre IX, § CXV. Ils regardaient par conséquent comme faite à eux-mêmes toute insulte faite à un peuple asiatique quelconque. (L.)
[Note 5] Les Grecs entendaient par tyran tout homme qui, changeant la constitution d’un État, s’en est rendu maître absolu, soit qu’il gouverne selon les règles de la justice, ou qu’il ne suive que ses caprices. Crésus a vécu au début du Vie siècle av. J-C.
[Note 6] Candaule régna au VIIIe siècle av. J-C.
[Note 7] La femme de Candaule, dont Hérodote tait le nom, s’appelait Nyssia. On prétend qu’elle avait une double prunelle, et que, par le moyen d’une pierre de dragon, sa vue était très-perçante, en sorte qu’elle aperçut Gygès dans le temps qu’il sortait. Quelques-uns disent qu’elle s’appelait Tudous, quelques autres Clytia, et Abas la nomme Abro. Ils racontent qu’Hérodote cacha son nom, parce que Plésirrhoüs, qu’il aimait, était amoureux d’une personne d’Halicarnasse de ce nom. Ce jeune homme, désespéré de n’avoir pu toucher sa maîtresse, se pendit. Hérodote regarda le nom de Nyssia comme un nom odieux, et s’abstint par cette raison de le prononcer. (L.)
[Note 8] Cette aventure célèbre a été racontée de plusieurs manières. Platon fait de Gygès, un berger du roi de Lydie, qui se mit en possession d’un anneau qu’il trouva au doigt d’un homme mort, et enfermé dans les flancs d’un cheval de bronze. Ce berger s’étant aperçu de la propriété qu’avait cet anneau de rendre invisible lorsque le chaton se trouvait dans le dedans de la main, il se fit députer par les bergers, séduisit la reine, et assassinat Candaule. Xénophon dit qu’il était esclave. Cela ne détruit point le sentiment de Platon, les anciens ne se servant que d’esclaves. Plutarque prétend que Gygès prit les armes contre Candaule, et qu’avec un secours de Milésiens conduits par Arsélis il défit ce prince, qui demeura sur le champ de bataille. Le sentiment d’Hérodote paraît préférable aux autres. Né dans une ville voisine de la Lydie, il était plus à portée que personne de s’instruire des faits qui concernaient ce royaume. (L.)
[Note 9] Ce poète célèbre florissait, suivant Cicéron, dans le temps que Romulus régnait à Rome. Ses poésies parurent aux Lacédémoniens si dangereuses pour les mœurs, qu’ils les proscrivirent de leur ville, et les vers qu’il composa sur la perte de son bouclier le firent chasser de Sparte. (Voyez Bibliothèque grecque de Fabricius, t. i, p. 547.)
[Note 10] Le talent d’or pesait 30 kilos.
[Note 11] Il y avait dans le temple de Delphes des espèces de chapelles ou salles qui appartenaient à différentes villes, à des rois, ou même à de riches particuliers. Les offrandes qu’ils faisaient au dieu se déposaient dans ces chapelles. On voit alors ce que c’est que ce trésor des Corinthiens et de Cypsélus. Ce que dit Plutarque de la maison que ce prince fit bâtir à Delphes doit s’entendre de cette chapelle. (L.)
[Note 12] Il y avait deux sortes de flûtes, dont l’une, percée d’un petit nombre de trous, rendait un son grave ; l’autre, percée d’un plus grand nombre de trous, rendait un son plus clair et plus aigu. Hérodote nomme la première flûte masculine ; la seconde, flûte féminine. (L.)
[Note 13] Érythrée, ville ionienne face à l’île de Chios.
[Note 14] Assésos était une petite ville de la dépendance de Milet. Minerve y avait un temple, et de là elle avait pris le nom de Minerve Assésienne. (L.)
[Note 15] C’était un mode vif, et propre à exciter aux combats. Sans doute il avait choisi ce mode pour s’exciter lui-même à la résolution désespérée qu’il était obligé de prendre. (Miot.)
[Note 16] Damasquinage : incrustation de filets d’or ou d’argent dans du fer ou de l’acier.
[Note 17] « Bias surpassait tous les hommes de son siècle par la force de ses discours. Il faisait de son éloquence un usage différent de celui des autres orateurs, ne l’employant qu’à défendre les indigents opprimés. » (Diodor. Sicul., in Excerpt. Vales., p. 237.) (Bellanger.)
[Note 18] Pittacus de Mitylène était philosophe et bon politique : l’île de Lesbos n’en a point produit de semblable. Ce fut un sage législateur. Il délivra sa patrie de trois grands maux, la tyrannie, les séditions et la guerre. Ce sage n’était pas encore mort lorsque Crésus monta sur le trône, et il est vraisemblable que ce prince avait déjà fait une partie de ses conquêtes du vivant de son père ; autrement Hérodote n’aurait pas attribué ce conseil à Pittacus, puisque Pittacus n’était plus lorsque Crésus parvint à la couronne. Hérodote croyait donc que Pittacus était encore vivant. (L.)
[Note 19] Il y avait à Argos, dans le temple d’Apollon Lycius, une statue de Biton, qui portait un taureau sur ses épaules. On voyait aussi dans le même temple Cléobis et Biton en marbre, traînant eux-mêmes leur mère sur un char, et la conduisant au temple de Junon. (L)